Autobiographie·Historique·Littérature

Le tailleur de Relizane

La guerre d’Algérie est un sujet qui m’intéresse. J’ai été influencée par le fait que mon beau-père est pied-noir. J’ai eu envie de savoir, d’apprendre de comprendre. J’ai voulu savoir, c’est quoi être pied-noir, apprendre la guerre d’Algérie, parce que je n’en ai aucun souvenir scolaire, avait-on abordé le sujet qui ne s’appelait pas guerre mais « évènements »?, comprendre pourquoi tous ces gens ont-ils dû fuir.

J’ai lu un ouvrage succinct mais tellement instructif : La guerre d’Algérie expliquée à tous, par la référence en la matière, Benjamin Stora. Il y a toutes les clés pour comprendre ce conflit. J’ai d’autres ouvrages à lire pour aller plus loin.
La littérature n’est pas en reste, il y a des livres qui tournent autour de, ou qui ont pour toile de fond, la guerre d’Algérie. J’ai notamment lu Ultime preuve d’amour de Michel Canesi et Jamil Rahmani. Je l’ai lu il y a longtemps mais j’essaierai de le chroniquer, c’était une magnifique lecture.

Mais revenons à, Le tailleur de Relizane. Ma maman me l’a prêté, je l’ai mis dans un coin et un peu oublié. Jusqu’à ce que je parte quelques jours chez elle, c’était le moment de le lire pour le lui rendre! Comme d’habitude je n’ai pas lu la 4eme de couverture, de mémoire ça se passait en Algérie, sans connaitre plus de détails. J’ai entamé le livre et découvert assez rapidement qu’on était entre la biographie des grands-parents de l’auteur et l’autobiographie de l’auteur, Olivia Elkaim, à la recherche de ses racines. Sur le coup je n’ai pas été très enjouée, j’ai lu la 4eme de couverture qui a confirmé. J’ai quand même continué, grand bien m’en a pris. J’ai découvert une belle plume, l’histoire d’une femme, qui malgré elle a fini par explorer et découvrir la première vie, si je peux dire, de ses grands-parents. Elle romance les trous et lacunes, mais ça ne rend pas l’histoire moins crédible. Et pour la première fois j’ai découvert le pendant, j’ai lu le avant, le après, jamais je n’avais lu en détail l’exil, l’exode, la perte, le déracinement, l’arrivée, l’accueil en France… Par moment en sert les dents et on retient les montées lacrymales.
L’auteur entremêle l’histoire familiale celles de ses grands-parents, de son père, à la sienne, pourquoi elle n’a jamais rien voulu savoir dans un premier temps, et finalement pourquoi ce besoin de savoir. Elle a su partager beaucoup d’émotions, sans jamais tomber dans le drama, dans le voyeurisme et encore moins le pathos.

Un récit bouleversant qui se lit, avec beaucoup d’émotions, comme un roman.

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